étrangeté... ~~ Obscuro PV ISIL

J'avais comme l'envie de fuir. De me cacher dans un trou noir et de ne plus jamais ressortir. J'avais peur. Peur de ce qui était en train de m'arriver. Tout mon être me criait de retourner contre lui. De me serrer contre son corps. J'étais comme attirée par lui. Pourtant, au fond, je n'aimais pas son attitude envers les femmes. J'avais l'impression qu'il avait essayé de m'embobiner. Qu'il avait essayé de me séduire avec des regards, des paroles dites sur un ton étrange. Et je n'aime pas ça. Je sais, que ça ne me fait aucun effet à part me mettre en colère. Pourtant, je sens le besoin d'être proche de lui. Je ne sais pas, c'est une impression bizarre.

En temps normal, j'aurai relevé le mot de trop dans cette phrase. Le ''belle'' n'avait pas sa place ici. Mais non, je me contentais de sourire bêtement, à moitié dans les nuages. Je pensais à pleins de choses. A mes amis, à mes rencontres. Aux beaux temps et à la pluie. Aux oiseaux qui chantent et aux arbres qui dansent. Au vent qui murmure et au soleil qui guette. A la lune qui le cherche et à l'horizon... toujours inaccessible. Je pensais à tout ça et une soudaine idée s'empara de moi. Une certitude qui ne m'a jamais quittée. Mais qui se cachait au fond de moi, derrière le voile de mon amnésie. Une sensation très agréable revint prendre possession de mon corps. Liberté.

« La ''belle'' Isil a besoin de tes bras... »

Je venais de murmurer sa à ses oreilles alors que je me serrais contre lui. Sans comprendre pourquoi. Le sentiment de liberté qui faisait battre mon cœur plus fort m'avait pousser à le faire. Il pouvait me rejeter, ce n'était pas grave. Je suivais juste mes pulsions pour comprendre ce qui se passait en moi. Les changements qui s'opéraient dans mon corps. J'avais envie de grandir et une étrange excitation m'aurait agité dans tout les sens si s'était ça. Mais je sentais bien que c'était autre chose. Quelque chose de plus important. Est-ce que ça change une vie ? Je ne comprend pas, et je n'arrive pas à mettre de mot sur ça. J'ai juste l'impression de me réveiller d'un long sommeil. D'enfin vivre pour de vrai. Quelque chose dans le genre je crois oui.

Je ne comprennais pas. Les seules que je voulais je ne les séduisait jamais alors pourquoi elle? Pourquoi ce sentiment, pourquoi ce serrement au coeur quand elle me murmura ces mots... J'étais perdu, perdu dans les couleurs de son regard, perdue dans l'immensité de cet horizon innacésible nommé destin... je referma mes bras sur elle et lui répondit sur le même ton qu'elle m'avait parlé:

" Je ne peux pas. Tu appartiens surement à un autre Isil, je n'es pas le droit de te soustraire à ton destin."

Et si tu pense que ton destin et avec moi alors j'accepterais, mais pour l'heure, c'est une errreur...
Je ne relacha pas ma prise, malgres mes paroles. Je voulais profier de cette étreinte qui, malgres tous, me rendais heureux.

Quand ses bras se refermèrent dans mon dos, je frissonnai. Je n'avais plus envie de partir. Je voulais rester contre lui. Je me sentais en sécurité contre lui. Je fermai les yeux et posai ma tête contre son torse. Ecoutant le doux battement de son cœur. Ses paroles me révoltèrent. Elles me mirent hors de moi. Que voulait-il dire ? Que je n'avais pas le droit de prendre un homme dans mes bras, de me serrer contre lui ? Ou veut-il dire que si je suis contre lui, c'est que je trahis mon petit ami, si j'en avais eu un ? Je me dégageai de son étreinte violemment. Mon destin ?!!

''Quoi ??!! Comment oses-tu dire ça ? Comment peux-tu croire me soustraire à mon destin ? C'est moi qui décide de ce que je fais ! Mon destin, mais qu'est-ce ? Ma vie écrite dans un grand livre, déjà toute tracée ? Je ne veux pas ! Je ne veux pas croire que je n'ai pas le droit d'être avec toi parce que ce n'est pas mon destin ! Je veux pouvoir faire ce que je veux, quand je veux, avec qui je veux...''

Sans vraiment savoir pourquoi, je venais de péter un cable. Criant et pleurant à la fois. Reflet minime de la tempête qui éclatait dans ma tête. Je ne savais plus quoi faire, quoi penser. Presque instinctivement, je me recollai à son corps. Me blottissant contre lui. Je continuais de pleurer, sans comprendre. J'allais mal, oui, ça je sais. Mais je ne pensais pas à ce point. J'ai peur que ma crise de nerf l'ait blessé. Je ne me le pardonnerai jamais.

Je referma mon étreinte sur elle. M'excusant dans mes gestes de ce que je lui avait fait. Je m'en voulais de l'avoir blessée, je m'en voulais de l'avoir fais pleuruer. Alors, avec des caresses maladroites, et des mots pas tres rassurant j'essaya de la calmer:

" Pardonne moi Isil. Je ne voulais pas te faire de mal, juste etre sur de ne pas faire de bétises."

je n'étais pas sur de moi, je ne savais rien de mes sentiments, je savais simplement mon attirence pour cette fille, d'apparence fragile. Je l'a voulais pour moi et moi seul, et encore une foi je me pris a songer à des combats inutile pour gagner son respect et pourquoi pas son amour. Mes mains dans son dos, je la caressais lentement, la rassurant peut etre, l'exaspérant surement.

M'exaspérant ? Observe bien Obscuro. Quand ses bras se refermèrent dans mon dos, tous mes muscles se détendirent et je me serrais un peu plus contre lui. Mes larmes se tarirent et je fermais les yeux en posant ma tête sur son torse. J'écoutai de nouveau les battements de son coeur et je me concentrai pour modifier les miens et faire battre mon coeur en même temps que le siens. J'y réussi l'espace d'une seconde. Un sourire étira mes lèvres et une chaleur bienfaitrice déferla dans mon corps. Mes mains dans son dos glissèrent jusqu'à ses omoplates. Je déposai un léger baiser sur ses lèvres et murmurai un mot.

''Merci...''

Je ne lui dirais pourquoi que s'il le demandait. Je n'avais rien à cacher. Encore moins à lui. J'ai une mauvaise nouvelle à lui annoncer. Je le compte maintenant parmis mes amis. Il ne fallait pas être si gentil. Ma main glissa dans la sienne et après lui avoir sourit, je l'entraînai à ma suite. Le tirant avec douceur, ne voulant pas le téléporter là où j'allais l'emmener. Ca gâcherait la surprise. Je ne forçai pas sur mon bras pour l'attirer, s'il montrait une quelconque résistance, je m'arrêterai et déçue, irai m'assoir sous un arbre. Pour le moment, j'avançai d'un pas rapide, slalomant avec souplesse entre les arbres de plus en plus rapprochés, coulant sous les branches basses. J'espérai juste qu'il puisse me suivre jusqu'au bout. Et qu'il veuille ! je l'espérai de tout mon coeur qui lui battait comme un fou dans ma poitrine.

Je la suivit sans même me demander pourqioi. je la suivais point. En fait, j'étais sous le choc. Elle m'avait embrassé. Légerement certe mais quand même... Mon cerveau tourner à plein régime, pourquoi mon oceur battait-il si fort, pourquoi avais-je l'impression qu'un échange de salive n'avait pas la même signification pour nous deux, pourquoi es que je me posait toutes ces questions... je ne comprennais plus rien à moi même et au fond je n'étais pas sur de vouloir comprendre. Mon coeur battait une chamade inconnue pour moi, mon souffle était court et cela n'avait rien à voir avec la course que nous faisions...

Tout se passait bizarrement. J'avais l'impression que les oiseaux chantaient plus gaiement. Que les arbres dansaient avec plus de souplesse et de grâce. Que le vent murmurait avec plus de douceur. Que le soleil guettait avec plus de vigilance, faisant attention à ne pas abîmer nos peaux nues. Et étrangement, j'avais l'impression que si j'avançai encore et encore, j'atteindrai l'horizon. A cette pensée, tout mon corps se mit à fonctionner autrement. Mes pas devinrent plus souples, gracieux et silencieux. Mon cerveau marchait à vive allure et mon coeur battait comme un fou dans ma poitrine. Je ne sais pas ce qui se passe. Mais c'est étrangement intéressant et... compliqué.

Je continuai d'avancer à un bon rythme. Presque en courant. Je voulais lui montrer cet endroit que je connais depuis longtemps. Cet endroit que j'aime tant. Cet endroit que je n'ai montré à personne. Et à lui je voulais. Je ne sais pas pourquoi. Je lui fais confiance. Je veux que personne d'autre à part lui ou moi mette les pieds ici. Ce sera comme un secret entre amis. A cette pensée mon sourire s'agrandit et je m'arrêtai. Presque brusquement même si mes gestes étaient empreint d'une douceur extrême. Je me retournai d'un mouvement et le regardai dans les yeux. Mon sourire disparut quand je remarquai sa respiration difficile. Je fronçai les sourcils.

"Ca ne va pas ? J'aimerai te montrer quelque chose mais pour cela, il faut que tu fermes les yeux. As-tu confiance en moi Obscuro ?''

Ma voix devint un murmure pour la dernière phrase. Je m'inquiétais pour son cas et s'il n'allait pas bien, je mettrais à plus tard la découverte d'un paradis sur terre. Enfin. Pour moi. Je ne lâchai pas sa main. Je m'étonnai moi-même quand je pris l'autre avec délicatesse. Je lui souris. Attendant ses réponses.