Elle est proche [ !! ]

« La guerre approche, elle est à nos portes. »

Combien de jours déjà que j'espère voir la paix se faire à nouveau ? Le sentiment de sérénité qui m'habitait s'est envolé, lentement, pour ne plus revenir. Plusieurs fois déjà j'ai tenté d'éviter la guerre de nos peuples, mais je ne pouvais pas non plus plier sous peine de perdre la confiance des miens. Comment protéger mon peuple mais en même temps la nature qui nous fait vivre ? C'est impossible. Alors je laisse maintenant le choix aux miens de faire leur chemin :

◘◘◘ • Dans 3 jours, un rassemblement de la plus haute importance sera tenue au pied de la tour de Shaar-Lun. Le plus grand nombre de personnes est demandé. • ◘◘◘

Court & clair. Depuis cet appel, j'attends patiemment ce jour qui est maintenant arrivé. J'espère que les elfes seront nombreux contre l'ennemi, que mon peuple prouvera qu'il est encore grand et toujours aussi puissant. Ils se battront si la cause leur semble juste, mais je ne les obligerais en rien. Je sais que Nathaniel aura un peu de retard, je vais devoir descendre sans lui pour le moment.
Je me lève de ma chaise et part vers les grandes portes qui m'ouvriront au hall le plus bas de la cité. Doucement je l'entre-ouvre pour rejoindre les marches de l'extérieur où l'on doit se réunir. Quelques instants, je m'arrête et regarde le ciel bleu à travers une fenêtre. Ma fille n'est pas là et c'est sûrement mieux ainsi. Je n'ai pas tellement d'attaches en tant que Reine, je me souviens de la drake de rubis, Némésis, qui m'a rendu visite il n'y a pas si longtemps. Pas tellement d'attache... mais j'aime ma patrie.
Je reprends ma marche jusqu'à l'extérieur...

L'appel a été lancé depuis maintenant trois jours. Pendant ces trois jours j'ai réfléchi à en perdre haleine. Ce laps de temps qui m'a paru interminable et durant lequel tous les Elfes du royaume d'Enelya ont dû prendre une décision importante qui changera leur vie à tout jamais. Certains se sont rétractés et ont fuis les terres des Elfes pour un monde qu'ils pensaient meilleur. D'autres ont répondu immédiatement à l'appel. Sans hésiter. Ceux-là n'ont certainement aucune famille susceptible de les perdre ou sont entièrement dévoués à la famille royale de Vënrya. Ils ont donc dû juger sage de s'engager dans l'armée de la reine. Moi je n'ai pas répondu présente au premier abord. Pour tout avouer, j'ai d'abord songé à m'enfuir moi aussi et à retrouver la vie paisible que j'avais jadis avec mes parents. Mais je ne suis pas de ces lâches qui prétendent faire cela pour leurs proches. Moi je n'en ai plus et je n'ai plus rien à perdre sauf peut-être ma vie et un futur amour qui pour l'instant ne se montre pas. C'est donc aujourd'hui que je vais écrire mon nom dans l'histoire. Ce que je ne sais pas, c'est si ce roman aura fin heureuse ou noirs dessins. Mais je ne dois me poser qu'une seule question : Mes parents seront-ils fiers de moi si les Elfes gagnent la guerre ? Je ne peux prétendre à un poste élevé dans les rangs de l'armée mais peut-être aurais-je assez de courage pour me poster à l'avant avec les grands pour me jeter dans le tas. Je n'ai aucune chance de survivre mais j'aurais au moins vécu cette histoire palpitante qu'est la sauvegarde de ma patrie.

Ainsi je marche vers Shaar-Lun où se dresse fièrement le palais royal. Ses hautes tours surplombe la cité toute entière et le soleil lui-même est impuissant face à cette beauté qu'est Shaar-Lun. Les passants ne me regardent pas ; ils sont beaucoup trop affairés à parier sur l'issue d'une guerre qui n'a même pas commencée. Mais tout le monde sait ; de tous les côtés des noms surgissent. Des noms de guerriers renommés morts au combat que les habitants de la cité aimeraient voir renaître pour sauver leur patrie. Mais ils devront se contenter des soldats de la garde royale et des volontaires qui viennent se présenter aujourd'hui à la reine. Shaar-Lun est là, me toisant de toutes sa magnificence. Je lève la tête et me protège les yeux du soleil pour admirer la demeure ancestrale de la famille royale. La grande porte est là ; grande ouverte pour l'occasion. Deux gardes en costume militaire, la lance à la main, gardent l'entrée et lorgne indifféremment les nombreuses personnes qui se pressent pour s'engager. Je les salue rapidement avant de m'engouffrer dans la cohue qui se dirige vers la salle où la reine choisira ses soldats. Il semble qu'elle a le choix et que certains resteront certainement dans la cité pour être appelés plus tard. Ceux-là seront certainement déçus d'être rejetés au second plan mais je sais qu'ils seront tout aussi utiles que ceux qui se battront sur le front. Je reconnais certains Elfes qui, l'arc à la main, relatent leurs exploits sur le champ de bataille. Je m'approche d'une chaise qui est libre en apparence. Je me pose enfin dessus et me cale contre le dossier en attendant l'arrivée de la reine. Dans la grande salle comblée, la tension est à son comble et, Elfes ou non, les futurs combattants s'imaginent déjà au combat. Moi je ne m'imagine pas. Je vis ma vie au jour le jour en attendant que mon âme sœur pointe le bout de ses ailes.

[Aimé-Lou]

Était-ce sa la grande cité des elfes ? Tout ce bruit et cette agitation... Je comprenais maintenant pourquoi les miens l'avait fui. Mais je devais y aller. Je devais rentrer. Je ne pouvais pas faire marche arrière. Pas maintenant. Je n'étais pas lâche. Avec un soupir, je m'engager dans les ruelles.
Sur un mur était inscrit un mot, un mot de la reine elfique. Était-ce par rapport a cette soi disant guerre qui n'allai pas tarder ? Ma curiosité l'emporta et je décidai d'aller a ce rassemblement. Je préférai me transformer, j'irais ainsi plus vite et Shia serait heureuse de se dégourdir les pattes. Sans un bruit, je pris alors sa forme, son apparence.
Ses pensées se mêlèrent aux miennes et je ne pus faire abstraction de son inquiétude. Elle avait peur de mourir, de me perdre. Je la comprenais mais je ne pouvais faire autrement. Mon destin se jouerait sur ce choix, et j'avais décidée. Je devais y aller, quoique sa en coute.
Sans un mot la louve se mit en marche, une marcher d'une légèreté incroyable, celle dont elle avait toujours fait preuve. Elle se dirigeais droit vers la tour, faisant le mauvaise de détours possible, ignorant les réactions des elfes et des gens de passage. Enfin nous nous retrouvâmes devant cette immense tour, celle qui servait d'habitation a la famille royale. Je souris intérieurement. Il y avait du monde, c'etait un peuple solidaire et loyale. Et j'étais fière d'appartenir a cette race.

La louve gravit les premières marches qui menait a un terrain plat. Elle s'arrêta quelque instants pour observer un groupe d'elfes, très armés. je sentis son inquiétude croitre. Mais je la poussais a continuer. Elle repris son ascension et lorsque vins enfin la fin de la première série de marche, elle s'arrêta a nouveau. Un groupe d'elfes s'approcha. Cherchant surement le propriétaire du loup, c'est a dire moi. Et lorsque l'un deux tenta de caresser Shia comme l'on caresse un chien, il faillit perdre une main. Il se recula tout de suite et la groupe abandonna la recherche. Shia et moi nous retrouvions a nouveau seules...

Invité

Je pénétrais dans la grande cité des Elfes. J'étais émerveillée par la somptuosité de l'endroit. Les Elfes me regardèrent d'un drôle d'oeil. Je souris avant de fusionner avec Baguéra afin de me déplacer rapidement. Je savais où me diriger. J'allais à la même vitesse que les vampires. Il y avait un rassemblement pour la guerre. Lors de ma course, une odeur m'intrigua. Humaine et animale en même temps. Une métamorphe? Je suivais cette odeur lorsque j'aperçus une louve blanche. Je me dirigeais vers elle étant donné que l'odeur provenais d'elle. J'apparus face à elle.
Je m'agenouillais, annulant ma fusion avec Baguéra.

"Bonjour mademoiselle. Vous êtes mage n'est-ce pas? Moi aussi. Votre gardienne est très belle."

Je lui adressais un grand sourire. C'est alors que Baguéra apparut à mes côtés, sous sa forme normale, c'est à dire aussi grand que moi...
Je le regardais avant de sourire.

"Je te présente Baguéra, mon gardien à moi. Comment s'appelle la tienne? Et toi tu t'appelle comment? Moi c'est Laura, ravis de te rencontrer."

Une vrai folle comme à mon habitude. Je lui parlais comme si on se connaissait depuis des lustres... Mais bon, c'est pas grave. C'est moi.
Les autres nous évitèrent et nous lancèrent de drôles de regards que j'ignorais royalement...

Les portes du Palais s'ouvrirent à quelques pas de moi. Les gardes l'avaient ouverte. Une lumière éblouissante entra subitement et éclaira la haute pièce de sa splendeur. Doucement, j'eus pris une grande bouffée d'air frais avant de m'avancer de plusieurs pas vers l'entrée ; celle qui marquerait bientôt le destin de bon nombre de personnes, Elfe ou non. Quand la lumière cessa de me brouiller la vue, je pus apercevoir l'assemblée qui se tenait aux portes. Tout le tintamarre qu'elle engendrait m'était déjà parvenu et je venais à me demander s'ils venaient à parler de la Guerre prochaine que surement beaucoup d'entre eux avait deviné.
Je me glissa sans bruit à l'extérieur pour parcourir les alentours d'un regard sérieux & attentif. Je connaissais plusieurs personnes présentes, pour les avoir déjà croisé auparavant. Il y avait par exemple la jeune Laura qui me semblait bien changée, depuis notre rencontre bien lointaine maintenant. Elle semblait intéressée par une louve qui devait sûrement être dans un état de métamorphose. De nouveau, je pris une bouffée d'air, espérant de tout coeur.

L'euphorie gagne les troupes. Des centaines voire des milliers de personnes se pressent devant les portes de la demeure de la Famille Royale. Tous ont hâte d'entrer et jouent des coudes pour passer avant leur voisin. Je reste tranquillement assise et continue à regarder autour de moi, l'air de rien. Dehors, il me semble apercevoir une jeune fille accompagnée d'une louve et d'une panthère. Sans doute la rencontre de deux métamorphes. Je pousse un long soupir. Ici, les gens semblent tous se connaître pour de multiples raisons. Certains ont pour habitude de travailler ensemble, d'autres sont voisins et d'autres encore se croisent régulièrement dans les boutiques sombres des marchands. Je ne connais personne moi et pourtant je ne m'en plaint pas. Du moins en apparence. Parfois, le soir, lorsque la lune est pleine et me nargue dans le ciel, je verse quelque larmes histoire qu'elles me tiennent compagnie. Je ne vis avec personne, ne parle presque à personne et ne connaît presque personne. Ma vie sociale est un véritable enfer depuis que j'ai quitté la forêt à la mort de mes parents. Ils me manquent tellement...

Des bruits de talons me sortent de mes pensées. Je tourne la tête et ai soudain l'impression de ne pas être la seule à avoir eu ce réflexe. Car tout le monde connaît ce bruit là. Tout le monde a déjà entendu cette démarche aisée et aérienne. Tout le monde sait ce qu'il se passe lorsque les talons résonnent de la sorte. D'un seul homme, animal et créature, la salle se lève pour observer la reine qui, indifférente aux centaines de regards posés sur elles, ouvre en grand les portes de Shaar-Lun et observe l'extérieur en mettant une main fine et élégante devant ses yeux. Tout le monde retient son souffle, moi y-compris. Je ne peux m'empêcher de m'incliner devant tant de beauté et de simplicité. Ses longs cheveux blonds ondulent dans la brise fraîche qui émane de l'extérieur. La guerre est proche. Et pourtant, on se demande comment tant de finesse et d'élégance peut prendre part à un tel événement.