Sang... [libre]

Sang...

[libre]

[Pour ceux qui ne veulent pas tout lire, il suffit de lire le dernier paragraphe ]



A chaque jour sa victime. Et aujourd'hui il s'agit d'un homme d'environ 1m80. Les cheveux noirs et les yeux verts. Plutôt musclé et souple. Il n'a pas résisté longtemps mais il me plait. Sa démarche, son physique, son caractère et sa tendresse envers moi. J'ai mis environ une heure avant qu'il ne cesse de résister et qu'il tombe amoureux de moi. J'ai pu alors l'approcher sans qu'il ne recule. Maintenant nous marchons côte à côte, son bras passé autour de mes épaules, le mien glissé dans son dos. Comme un vrai couple. Mais ses yeux me rappellent ceux de Hawk. Ah ! Hawk ! C'est quelque chose celui-là. Il en a mit un temps avant de se laisser faire. C'est un des plus résistant. Il me fait bien rire. Toujours à s'excuser, à se demander s'il a bien fait. Mais c'est un garçon intelligent. Bien plus que ce débile qui ose me toucher. Enfin bon.

Il m'attira contre un mur, bien décidé à m'embrasser. Je lui souris et levai les yeux au ciel quand il déposa un baiser dans mon cou. Son regard croisa de nouveau le mien quand il releva la tête. L'étonnement qui avait repeint son visage m'alarma. Je posai mes mains sur ses joues et l'embrassai. Il ne résista que plusieurs secondes après. Ses yeux se plantèrent dans les miens et je poussai un soupir qu'il ne put percevoir. Comme je m'y attendais, il me questionna.

« Qui t'a fait ça ?! »
"De quoi parles-tu mon amour ?"
« De ça là, dans ton cou ! »

Il passa ses doigts sous mes cheveux pour abaisser mon col qui cachait ma peau blanche. D'un geste tout de même tendre, il passa sa main sur ce qui l'embêtait. Je tressaillis. Et m*rde. Il venait d'effleurer du bout des doigts deux trous gâchant la douceur extrême de ma peau. Je poussai un léger grognement et le retournai, échangeant nos places. Lui contre le mur et moi devant, le retenant par le cou, d'une main. Je le fis glisser le long du mur pour nous retrouver dans une rue sombre. Je lus de la peur dans son regard.

"Dommage, tu étais plutôt mignon."

Mon poing se serra et il y eu une série de craquements secs. L'homme poussa son dernier soupir. Son corps s'affaissa sur le pavé froid, sans vie. La tête, qui s'était détachée en un bruit de chaire déchiré, roula sur le sol quand je la lâchai. Elle roula jusqu'à un point d'ombre où elle fut interceptée par un pied. Je savais qui était là mais je ne voulais pas me retourner. Quand sa voix s'éleva dans l'air, je fermai les yeux.

« Tu devrais calmer tes ardeurs Kendra. »
"Cet homme devait mourir de toute façon."
« Crois-tu qu'il aurait aimé finir décapité dans une rue sombre ? »
"Je n'en ai rien à faire de ses envies ! Je ne l'aimais pas !"
« Alors pourquoi lui faire croire que si ? »
"Tu le sais très bien, je fais ça pour toi !"
« Tu vas me faire croire que tu séduis des jeunes gens pour moi ? Tu as toujours mentit à tout le monde, pourquoi te croirais-je ? »
"Parce que je ne t'ai jamais mentit. Jamais. Et tu le sais très bien, je te l'ai déjà dit."
« Je vois en toi une profonde sincérité Kendra. Mais un homme comme moi n'a t-il pas le droit d'avoir un doute quand il parle à une femme comme toi ? »
"Tu as toujours su lire en moi comme dans un livre ouvert. Cela ne te suffit pas ?"
« C'est déjà beaucoup trop pour moi Kendra. Mon coeur va finir par exploser à cause de toi. »
"Ne joue pas avec moi. Je sais très bien ce que tu penses !"
« Et je pense quoi ? »
"Je ne suis rien pour toi. Juste bonne à te donner mon sang."
« Et je ne te remercierais jamais assez pour ce que tu fais pour moi. Mais tu te trompes ma belle Kendra. J'ai cédé à ton charme la première fois que je t'ai vu. Tu te rappelles, tu avais dix-huit ans. Tu étais si redoutée. Tu n'avais que dix-huit ans et pourtant tu semais la mort derrière toi. Ils avaient tous peur de toi, de ta puissance. Te rappelles-tu ? Ils t'appelaient l'Ange Déchue. Dès le premier regard, j'ai su ce que je devais faire. Ce jour où tu avais dix-neuf ans. »
"Bien sûr que je me rappelle. Comment oublier ? Mais je ne suis plus celle qu'ils redoutaient. Tu as tué l'Ange Déchue. Maintenant je suis..."
« L'Ombre de la Mort. »

Tout le long de notre échange il s'était approché lentement. Et quand il m'a coupé la parole pour finir ma phrase, il a glissé ses mains dans les miennes alors que son corps collait maintenant le mien. Je baissai la tête, les yeux toujours fermés. Mais pourquoi donc était-il ici ? Sûrement pas pour me dire ça. Je le connais trop, il n'est pas encore remit complètement, il ne viendrait pas ici pour me voir et me dire ça. C'est autre chose. Mais quoi ? Je sentis sa cape noire glisser sur mon corps pour essayer de me recouvrir. Il n'allait quand même pas m'emmener avec lui ?!! J'attendis qu'elle me recouvre complètement, sauf la tête. Quand ce fut fait, au moment où il s'y attendait le moins, je fis un pas en avant en écartant la cape avec un grand geste. J'avais attrapé mon épée qu'il avait à sa ceinture et me retournai pour poser la pointe de l'épée sur son cou. Un sourire étira ses lèvres alors que je plantai mes yeux dans les siens. Je ne souriais pas. J'étais même légèrement énervée.

« Maelström ne peut pas me tuer. »
"Arrête de dire des bêtises ! Retourne d'où tu viens ! Je ne veux plus te voir !"
« Kendra... Je ne dis que la vérité. Est-ce que Maelström peut te tuer ? Non. Alors comprends moi, elle ne peut pas me tuer non plus. »
"Ne m'approche pas ! Je me fous de ce qui te relie à mon épée, recule ! Je pense que j'ai été assez patiente jusqu'à maintenant ! Toi, tu feras quoi pour moi ? Rien ! Tu ne peux rien faire et tu le sais très bien ! En réalité tu as peur. Tu as peur de me perdre car sans moi tu mourrais. Dis moi pourquoi, pourquoi es-tu venu ici ?"
« Kendra. Oui, j'ai peur de te perdre. C'est vrai. Car si tu pars, je mourrais de tristesse. C'est vrai, je ne peux rien faire pour toi. Je m'en veux de ne pouvoir te redonner tout ce que tu fais pour moi. Tu avais oublié Maelström alors j'étais venu te la redonner. Il est de retour, tu n'es pas en sécurité. Mais en chemin elle m'a murmurée une chose. Tu t'es liée à un humain Kendra. »
"Comme si je ne le savais pas ! Tu crois que j'ai fais exprès ? Mais cet idiot devait mourir ! Il n'est pas mort. Pourquoi ? Parce qu'il est dans le coeur de la petite ! Mais tu sais très bien que notre lien se cassera tôt ou tard. Mais j'ai peur qu'il passe en toi. Comment feras-tu pour l'enlever ? Tu ne peux pas. Maintenant pars. Je ne veux plus te voir."
« Kendra... »

Je me retournai sans le regarder et glissai Maelström dans mon dos. Je disparus à ses yeux alors que je pourfendais la foule. Je tournai dans une rue déserte et me laissai glisser sur le sol. Mon épée tomba sur les pavés froids. Je repliai mes genoux contre moi et cachai mon visage dans mes mains. Non. Je ne pleure pas. J'essaie juste de me calmer pour ne pas faire un massacre en pleine ville Falariel. Mes mains se crispèrent sur ma tête tandis que mes cheveux glissai devant mes épaules pour créer un rideau impénétrable pour tous les regards. Je me perdis au fond de moi-même pour trouver la flamme qui me faisait enrager et l'éteindre. Maelström me préviendrait si quelqu'un arrivait. Mais bon sang, il avait besoin de me dire tout ça ?

La situation est plus grave qu'elle n'y paraît. Chaos est réveillé. Kizakü est de retour. Moi je vous le dis, vous avez de quoi trembler mes chers. Tout deux de terrifiants tueurs. On va vous renverser. Vous ne pourrez pas vous cacher. Nous vous aurons tôt ou tard. Mais personnellement, je ne veux pas que le monde redevienne chaos. Non. Justement. S'il reste comme ça, je peux m'amuser. Jusqu'à ce que je me fasse terrasser par un des plus forts, ou par elle. Enfin bon. Pour le moment je dois vivre. Ayez peur, il m'a mit dans une colère immense. J'ai envie de tuer. J'ai envie de sang. Et je vous le promets. Aujourd'hui le sang va couler. Et demain le soleil se lèvera rouge. Cette nuit sera atroce. Je le jure. J'ai besoin de me défouler.

J'allais me lever pour commencer un massacre quand un homme s'approcha. Maelström vibra et je posai ma main sur la poignée. L'épée ne bougea plus. Je levais les yeux pour regarder l'homme. Il était grand. Très grand. Il avait un joyaux rouge au milieu du front et des yeux ors. Il contrôlait la foudre et possédait des gants en fer. Plutôt intéressant. Alors c'est lui Aaron ? Comment je le sais ? J'en ai beaucoup entendu parler. Et son sang m'a dit qu'il était de cette lignée qui dirige ce peuple. Ce genre de sang ça pue à des kilomètres. Plutôt décevant je trouve. D'après les récits que l'on m'avait fait, je m'attendais à rencontrer un monstre. C'est moins impressionnant qu'ils ne le disent. Enfin bon, pour le moment, il n'est pas en action et il m'a parlé comme si j'étais la gamine du coin. C'est très intéressant.

Je me levai lentement. M'aidant de mon épée. Quand je fus debout, je pliai les genoux légèrement. Je me propulsai ensuite dans les airs et atterrissais sur le toit d'une maison. Je regardai le bas. Là, il était encore moins impressionnant. Je m'accroupis et observai les dégâts que je venais de causer. Les dalles de la rues étaient fissurées pour la plupart. Et celles qui s'étaient trouvées sous moi, étaient soit cassées, soit parties en poussière, soit arrachées au sol et cassées. Je lançai à Aaron un regard noir. Ma voix s'éleva dans l'air, glacial, agressive et sèche.

''Qu'est-ce que ça peut te faire ?! C'est pas tes affaires !''

Nous allions voir de qui il s'agissait vraiment. Je voulais savoir à qui j'avais à faire. Aaron était-il aussi bon que sa réputation le disait ? Nous verrons bien. Je sautai une nouvelle fois, pour me retrouver sur le toit d'en face. J'avais arraché une bonne partie des tuiles du toit. J'avais dosé ma puissance pour faire en sorte que certaines des tuiles viennent s'écraser sur le dos du soit disant colosse. Franchement, sous la peur certains disent vraiment n'importe quoi. Je pensais qu'il faisait plus de trois mètres. Mon rêve s'est écroulé. Je me penchai vers le vide pour regarder Aaron un grand sourire étirant mes lèvres. Ma voix mélodieuse s'éleva avec légèreté dans l'air.

''Oups désolée, je suis maladroite.''

J'observai Aaron faire son show. Il n'était pas très impressionnant. J'en ai vu des gens. Je peux vous dire que c'est l'un des meilleurs mages mais est-il efficace à l'attaque ? Et sans sa magie. Je ne doute pas de ses capacités. Mais pour le moment, je le trouve un peu trop susceptible et très vantard. Il s'élève à un rang que je ne doute pas qu'il peut avoir. Mais il faudrait qu'il se mette dans la tête qu'il peut tomber sur plus fort que lui. Je ne parle pas de moi. Car étant donné le fait que le combat n'a pas commencé, je ne peux rien dire. Mais je suis quand même largement plus âgée que lui et des techniques de combat, j'en connais. Je suis aussi très rapide et je maîtrise parfaitement tout. Quand je dis tout, c'est tout. Je me maîtrise moi autant que mon épée. Et je maîtrise parfaitement le maniement de cette épée. Que je suis la seule a pouvoir toucher et de toute façon, peu nombreux sont ceux qui peuvent la soulever. Ce n'est pas une épée en bois.

Je vis ses doigts toucher le toit. Un sourire étira mes lèvres quand je ressentis sa puissance. Je me laissai tomber sur le sol et amortis ma chute sans problème. J'observai la salle. Plutôt grande mais encombré. Il dégagea les objets et je dus en éviter un si je ne voulais pas finir écrabouillé contre le mur. J'observai la place qu'il nous restait pour combattre. J'en fis le tour et m'arrêtai au même endroit que là d'où j'étais partie. Je souris. Ce n'était pas assez grand pour moi. Je voulais plus de place. Enormément de place. De toute façon, ce quartier est désaffecté. Donc si je dégage une ou deux maisons, ça peut déranger qui ? Je passai un doigt sur la lame de mon épée et plantai mes yeux dans ceux de Aaron.

''Non. Tu es bien trop gros pour un petit endroit comme celui-ci. Je te propose ça.''

Je fis un pas en avant. Le sol trembla légèrement. Je ramenai mon épée devant moi. Elle émit un bruit étrange. Je la plantai jusqu'à la garde dans le sol. Le sol trembla de nouveau. Un tremblement violent. Puis tout s'arrêta. Le sol qui recouvrait la terre se mit à craquer. De nombreuses fissures se créèrent. Elles continuèrent sur les murs de la pièce. J'attendis qu'on entende plus le sol craquer. D'un geste sec mais qui aurait été le même si ça avait été une feuille, je retirai l'épée du sol. Il y eu un grondement inquiétant. Puis tout partit en poussière à deux cent cinquante mètres à la ronde. Quand je dis tout, c'est tout. Il ne restait plus que la terre qui finirait par devenir boue avec l'averse qui tombait. Oh ! Mais je viens de penser. Il risque de s'enfoncer dans la boue. Quel dommage. Non. Franchement. J'aurai aimé connaître ses capacités.

''Voilà c'est déjà mieux comme ça. De toute façon, tu n'as pas le choix.''

Je lui offris un sourire très faux et reculais de quelques pas. Je fis glisser ma main sur la lame de Maelström et m'entaillai légèrement l'index sur la pointe de l'épée. Je passai ensuite la coupure sur la lame et me redressai légèrement pour planter mes yeux dans ceux de Aaron. J'étais prête pour le combat. Même si ma position pouvait paraître farouche. Et alors, il n'y a pas de mal à attendre son ennemi avec son épée posée sur sa main. Je sais que s'il arrive sur moi, ou qu'il m'attaque, je pourrais agir. Je sais que là maintenant, je peux faire tous les mouvements que je veux. Même la boue ne m'arrêtera pas. Elle ne m'atteint pas. Ils diraient que je suis invulnérable. Moi je dirai juste que je suis entraînée. Et je ne doute pas que lui aussi. Voyons ce que nous offre ce combat.

Franchement ? Je ne regrette pas. Mais il est lent ! Tout d'abord, il utilisa sa magie pour enlever la boue. Ce qui m'arracha un sourire. Il savait contrôler ses pouvoirs apparemment. C'est plutôt bien. Puis il s'est mis en garde. Il m'a observé, cherchant la faille qui lui permettrait de me toucher. Ne trouvant rien, il chargea. Je l'ai vu arriver si lentement que je me suis demandée si ce combat en valait la peine. Mais j'ai vite rangé mes jugements pour bloquer son pieds avec mon épée. J'ai ensuite esquivé son autre jambe en sautant. Elle est arrivée à une vitesse d'escargot. J'aurai eu le temps de boire un café en attendant de pouvoir sauté pour éviter. Puis il fit un truc bizarre. N'étant pas vraiment concentrée, je le laissai me frapper. Dix mètres de glisse. C'est quelque chose ! Et encore une fois, c'était lent. Je soupirai et quand enfin, j'arrêtai de glisser, je bondis sur mes jambes avec rapidité et souplesse. Je fis jouer mon poignet qui émit un craquement sec, ce qui me fit sourire.

Il était doué. Et j'en oublierai presque sa lenteur. Je fis un pas en avant. Ca allait être marrant. Peut-être un peu trop rapide pour lui. Mon sourire s'agrandit. Je lançai Maelström. L'épée passa tout près du visage de Aaron et se planta dans le sol derrière lui. Je profitai de ce moment pour foncer. Arrivé devant lui, je le poussai d'une main. Il perdit son équilibre et commença à tomber. Je sautai par dessus lui et ré atterris près de l'épée. Je la ramassai et en me retournant, je la tendis. Aaron cessa de tomber. Je le retenais de la pointe de mon épée. Ne me demandez pas comment je fais, je ne vous le dirai pas. En revanche, il ne devait pas bouger sinon...

''Ca se pourrait bien que oui. Mais je sens qu'un trouble fête ne casse nos réjouissances.''

La maison la plus proche était à deux cent cinquante mètres mais je sentais la présence d'une femme. Les gens ne savent plus se cacher. Elle nous observe. Elle attend le bon moment pour fuir. Je me demande bien pourquoi est-elle encore là. A t-elle peur ? Comment dire, elle est encore là donc c'est qu'elle n'a pas peur ou qu'elle est folle. Dans tous les cas, sa vie s'achève ici. J'avais justement besoin de son aide. Le genre de service que personne ne veut donner. Pourtant j'en ai besoin plus que tout au monde. L'autre idiot m'a mise en colère et à cause de lui, j'ai vraiment besoin de sang. Je retirai vivement mon épée du dos de Aaron et il s'écrasa lourdement sur le sol.

''Tu permets ? J'en ai pour deux secondes.''

Je souris et sans attendre de réponse, je me retournai. Je pris mon épée, je sentais la magie. Pas celle de Aaron. Une autre magie. Un bouclier bleue comme mes yeux recouvra mon épée. Je la tournai de façon à ce que Aaron ne voit rien. Je n'aimerai pas avoir l'obligation de le tuer. Ou alors je devrais lui enlever la parole et lui couper les mains. Il n'aura plus que les yeux pour parler. Et je vous jure que c'est difficile de faire comprendre aux autres des choses aussi compliquées que celles-là. La femme esquissa un geste. Une boule de feu arriva droit sur moi. Très lentement. Je n'eus qu'à lever mon épée et la boule vint s'écraser dessus. La femme se ''cacha'' derrière un mur. Elle ne pouvait plus me voir et je n'étais plus censée savoir où elle était. Je m'arrêtai devant le mur. Mon sourire ne m'avait pas quitté. Mon bras traversa la fine épaisseur de la bâtisse et j'attrapai la femme par les cheveux. Je lançai Maelström en arrière et elle vint se planter près de Aaron, à une assez bonne distance pour qu'il n'ait pas l'envie soudaine de la toucher. Elle était redevenue ''normale''. Moi, j'observai mon repas.

Une jeune femme. Belle mais je n'aime pas ses yeux. Ils étaient... bleus. Elle tenait mes mains et criait. Ce qui bien sûr m'arrachait un sourire sadique. Mes yeux pétillaient de joie en la voyant souffrir. Je la trainai derrière moi, l'amenant à Maelström et je voulais que Aaron regarde celle qui cachait notre petite fête. Je la soulevai du sol une fois arrivée près de mon épée. Je passai un doigt sur sa joue après mettre agenouillée face à Maelström. Mon sourire s'agrandit. Je ne faisais même plus attention à Aaron. Il faisait sa vie, là je réglais une histoire.

''Regarde ce que je t'ai apporté ma belle.''

L'épée vibra mais je la calmai d'un claquement de langue. C'était d'abord moi. Je ramenai la fille jusqu'à mon visage et plantai mes crocs dans son cou. Je sentis une caresse tant connu sur mon visage. Je me relevai en laissant tomber la fille. D'une main elle tenait son cou tandis que son autre main était crispée sur la terre. Elle vivait toujours. Il ne lui restait plus beaucoup mais elle vivait. Je tournai la tête et balayai l'horizon du regard. Je vis alors une silhouette. On ne voyait qu'un point noir représentant une cape. Mes points se serrèrent et je donnais un violent coup de pied dans la tête de la femme. La tête se détacha et partit à une vitesse hallucinante vers la silhouette. Je savais qu'il allait l'éviter sans problème. Mais tout ce que je voulais, c'est qu'il parte. Quand il disparut, je me retournai en grognant. Maelström non plus n'était pas contente. Je laissai mon épée là et partis d'un pas rageur vers un endroit vide. Je m'arrêtai et me retournai. Je me mis en garde et fis signe à Aaron de venir. Je ne prenais pas mon épée. Vu mon état, je pourrais lui faire vraiment très mal. Voir le tuer. Et je ne veux pas ça.

[désolée pour la longueur j'ai pas fais exprès :face]

Aaron me suivit. Je le regardais. Il fallait que je me calme au plus vite. Il arriva sur moi à grande vitesse. Je l'évitai de justesse, un peu perdue dans mes pensées. Je revins à moi quand je remarquai enfin qu'il avait augmenté sa vitesse. Un sourire étira mes lèvres. J'esquivai ses coups sans trop de difficulté. Mais je prenais quand même du plaisir à le faire. J'arrêtai ce petit jeu en interceptant son poing. Il envoya l'autre qui se stoppa dans ma main. Ses poings étaient certes plus gros que mes petites mains mais ça ne m'empêchait pas de lui tenir tête. Un sourire étira mes lèvres. Puis j'entendis un hurlement. Je ressentais de l'agonie dans ce hurlement. Mon sourire s'agrandit. Oui, j'aimais entendre et voir les gens souffrir. Ce n'est pas un mal, si ? Aaron m'envoya un coup dans le ventre et je reculai de quelques pas. Je le vis fuir plus loin. Je le suivis des yeux et soupirai. On a déjà fini ?

Quoi ?! Une affaire importante ?! Mais t'as un problème dans ta tête ou quoi. T'as pas compris que c'était une sorte de piège. Même s'il a été mis en place par des grosses bouses. Tu peux pas me laisser seule comme ça. Sur un coup de tête. Tu vas pas bien Aaron ? Tu veux qu'on en parle ? Non, t'as raison, dégage. Sinon je pense que je vais m'énerver. Par contre là tu dépasses les bornes. Tu me demandes de soigner un loup ?! Mais t'es vraiment un malade mon pauvre. Regarde moi bien le gros, je suis pas infirmière. Je pense que certains pourraient te le confirmer. Et encore moins vétérinaire ! Tu veux que je lui raconte une jolie petite histoire pour l'endormir tant que tu y es ? Non mais t'es pas bien dans ta tête. La dernière fois que je me suis retrouvée en tête à tête avec un loup, ça a mal tourné et tu peux lui demander au loup, je crois qu'il s'en rappelle. Aaron, reviens ici ! Je te jure que je vais te le faire payer. T'as intérêt à les bousiller à la quatrième vitesse ! Mais vas-y, prends ton temps, je t'accueillerai avec joie, le sourire jusqu'aux oreilles. Ne t'inquiète pas, mon accueil sera très chaleureux. Dépêche-toi !

Je m'avançai vers le loup. Il était salement amoché. Mais je n'eus même pas un frisson de dégout. Un de mes sourcils se leva montrant ainsi mon indifférence. Me laisser seule avec un loup qui prend un bain de sang, quelle bonne idée ! La prochaine fois je garderais ton gosse et je lui conterais de nombreuses histoires. Je lui chanterais même une petite berceuse. Oh, ne t'inquiète pas. Elle est très efficace. Elle endort ma famille depuis des siècles. Aaron, tu es déjà très en retard. Je crois que je vais m'énerver. Je m'accroupis près du loup. Il était... L'image de Aaron me revint en mémoire. Je crois que je le préfère quand il s'énerve, pas vous ? Une peau aussi noire que les abysses, des ailes aussi noires que les ténèbres et membraneuses. De plus, il avait des crocs. Il a tout pour plaire ce jeune homme. Pourquoi personne ne veut de lui ? Je ne comprend pas notre génération de dames. Franchement, il est parfait ! Peut-être un peu trop sentimentale. Mais ce n'est pas très gênant. Je passai ma main sur la tête du loup, caressant son poil. Il grogna. Je refermai ma main sur sa tête et l'immobilisait.

''Tout doux mon petit. Range tes crocs ou je sors les miens.''

Un sourire étira mes lèvres, dévoilant mes canines. Mes yeux devinrent rouges sang et fendus par une pupille verticale. Mes canines s'agrandirent et mes ongles se transformèrent en griffes noires et pointues. J'essayais de lui faire comprendre que je pouvais être un peu comme lui mais en un peu plus... Monstrueux. Comment dire. Je veux lui faire comprendre que je peux être comme lui mais avec une petite personnalisation version Kendra. J'espère que tu comprends mon cher. Sinon, je peux toujours te faire une démonstration. Moi, ça ne me gêne pas. Après, peut-être que Aaron ne sera pas content. Tout redevint normal et je me relevai. Abandonnant le loup. C'est à ce moment que le tas de muscle revint. Toujours en cet espèce de démon. Si j'avais été Sentinelle, je vous jure que ma Chimère ressemblerait à ça. A quelques petits détails près.

Je regardais Aaron et ne pus m'empêcher d'apprécier sa nouvelle voix. Mais les filles, qu'attendez vous pour lui sauter dessus ? Cet homme est un homme en or ! Vous ratez quelques choses. Non. Moi il ne me plait pas. Oui je sais, je suis difficile. Mais, vous ne pouvez pas comprendre. Ais-je bien compris Aaron ? Tu me demandes d'attendre gentiment ? Cinq minutes ? Si derrière tes minables, se cachent un chef assez intelligent, il sera là en moins de cinq minutes. S'ils sont tous débiles, ils ne seront jamais là. Maintenant, prions pour qu'on nous laisse tranquille. Je m'approchais de Aaron. Je passai derrière lui et me penchai, ma bouche près de son oreille. Je lui murmurai une phrase et m'écartai en riant.

''On est sentimentale ?''

Un bruit attira mon attention. Cependant, je restais immobile. Ne me retournant pas. Maelström passa juste au dessus de la tête de Aaron en créant un cercle meurtrier à la verticale. Je levai le bras au dernier moment et me retournai avec souplesse. Une flèche tomba au sol, fendu en deux. Je poussai un soupir et m'approchai de la maison. Je sautai et atterris à l'autre bout du toit. Je sautais sur une deuxième maison et là se tenait debout, un homme avec un arc. Je m'approchai de lui et coupai en deux les flèches qu'il me lançait. Je m'arrêtai juste à côté de lui et regardai vers Aaron. J'acquiesçai de la tête et il paru surpris. Je remontai ma main dans son dos et lui attrapai avec douceur l'épaule. Il me regarda et je ramenai mon autre bras si vite qu'il ne le vit pas arriver. Sa tête tomba sur le toit une seconde avant son corps. Je revins près de Aaron en un bond.

''Je le savais que c'était une mauvaise idée. Ne t'inquiète pas mon gros, je vais m'occuper de nos invités pendant que tu sers contre toi un loup à moitié mort. Réveille-toi, c'est pas en claquant des doigts qu'il va guérir.''

Je lui offris une toute petite claque derrière la tête et disparut entre les bâtiments. Déjà on entendit des ordres brefs lancés à des sots et des cris d'agonies poussées par ces même sots. Un immense sourire étirait mes lèvres. Je prenais un plaisir fou à les voir souffrir, mourir. A sentir leur sang couler et à les entendre agoniser. C'est bon, je suis au paradis. Plus rien ne peut m'arrêter. Je tuerai tout ceux qui se trouvent sur mon chemin. Est-ce clair ? Je tiens toujours mes promesses. Et j'ai promis une nuit atroce avec pleins de sang. Vous voilà servit. Bon appétit !

Qui te dit que je suis célibataire ? Je ne suis jamais célibataire. Sauf en ce moment parce que j'ai tué mon ex juste avant de venir. Pourquoi ? Parce que. Comment ? Tu pouvais pas lire le début du sujet ? Je lui ai arraché la tête avec une main. Et puis m*rde j'vous en pose des questions débiles moi ? Laissez-moi tuer ces hommes en toute tranquillité, sinon, je sens que nous allons manger de la bouille ce soir. C'est appétissant, non ? Moi je n'en mangerai pas de toute façon. Je suis Kendra la Vampire pas la Mangeuse de Bouillie. Bon, c'est bon ? On a finit de discuter ? Je peux retourner jouer ? Il n'aime pas mon jeu ? Nan ? Vous croyez ? Tant pis pour eux. Moi j'adore !

J'étais en pleine extase. Ils étaient combien ? Je ne comptais même plus. Il y avait pleins de corps sur le sol. Eventré, décapité. C'est ce qu'on appelle un massacre à la Kendra. Autrement dit, un carnage. Je marchais entre les corps, effectuant toutes sortes de figures pour éviter les coups de mes ennemis. Je passai sous une épée pour ensuite me retourner et lui planter Maelström dans le dos. Je reculai d'un millimètre pour éviter un coup qui aurait du me tuer pour ensuite enlever la vie de mon adversaire. Enfin bon. Je ne vais pas non plus vous conter toutes mes techniques, nous serions encore là demain sinon. Le nombre d'ennemie faiblissait considérablement. Et je commençai à m'ennuyer.

Plus personne ! Je soupirai et me retournai pour découvrir une jeune femme. C'était le premier sabre que je voyais. Un immense sourire étira mes lèvres. J'évitai souplement chacune de ses attaques. Je me mis même à siffloter ce qui la fit s'enrager. Elle s'arrêta face à moi. Elle voulut porter une attaque et je sautai sur son sabre. Sous l'étonnement, elle ne pensa même pas à le lâcher. La pauvre. Je frappai sa tête avec mon pied comme s'il avait s'agit d'un ballon. Sa gorge s'ouvrit à moitié et elle tomba sur le sol. Je sautai, effectuai un salto et ré atterrissais en souplesse. Plus personne ? Deux hommes s'avancèrent. Un passa dans mon dos, l'autre devant moi. Je tuai le premier et j'entendis le deuxième mourir. Je me retournai et lançai mon poing. Aaron l'intercepta. Je le regardai de haut en bas et un sourire satisfait étira mes lèvres.

J'eus un hoquet de surprise quand je sentis une chose entrer dans mon dos. Je cessai de respirer. Mes yeux étaient passés rouges sangs avant de redevenir bleus. Mes poings se serrèrent et je poussai un grognement de rage. Je retirai vivement mon poing de l'emprise de Aaron et me retournai. Un homme était plus loin, un arc à la main. Encore ?! Je partis comme une flèche dans sa direction. J'arrivai devant lui et le décapitai d'un revers de la main. Il avait osé ! Je retournai doucement vers Aaron. Je lui dis d'attendre deux secondes d'un simple regard et me tins d'une main à un mur. Il ne fallait surtout pas qu'il m'approche pour le moment. Je passai ma main libre dans mon dos et caressai le bois de la flèche. Je refermai mon poing dessus et d'un coup sec, tirai. Je pris Maelström et la mis dans mon dos. Je cassai la flèche en la serrant dans ma main et regardai Aaron.

''Le sang de ta peluche me donne l'envie de réveiller une bête tapie au fond de moi. Il faut que tu m'occupes pour que je ne le fasse pas. Prêt ?''

Je me décalai du mur et reculai de quelques pas. Je fléchis les jambes et plantai mes yeux dans les siens. Il ne fallait pas que je la réveille moi je vous le dis. Alors Aaron devait m'occuper. J'espère qu'il va le faire bien. Sinon. Aller mon gros, toute façon, c'est de ta faute alors bon. Je te jure que je te préfère comme ça. Franchement. Tu me donnes plus l'envie de me battre. J'ai bien l'impression que ça va être intéressant et... Marrant.

C'est pourtant simple. Remplace ''ta peluche'' par ''ton loup''. Tu comprends ? Pour la bête, ce n'est rien. Juste un sérieux problème pour celui qui croise son chemin. Un très ancien pacte passé avec une bête étrangement intéressante. Certains disent qu'elle est effrayante. Moi je la trouve tout simplement magnifique. Un très ancien contrat passé entre deux créatures effrayante. Oui, je dois avouer qu'à l'époque, on me reconnaissait. Et ils avaient peur de moi. Ces deux créatures étaient aussi efficaces l'une que l'autre. Elles pratiquaient l'art du combat d'une façon différente mais avec toujours le même résultat. Des vrais massacres comme on les aime. Qui aurait pu croire que l'une des deux allaient se laisser dominer par l'autre ? Personne. Ils savaient tous que si nous nous rencontrions, ce ne serait pas pour se serrer la main. Nous étions comme qui dirait, ennemies.

Quand mes yeux bleus ont croisé les siens rouges sangs, j'ai eu l'envie de respecter cette bête. Mais au fond de moi une haine immense me poussait à la défier. Elle était sur mon terrain de chasse. Nous avons eu la même réaction. Pendant plusieurs minutes nous nous sommes regardés. Je n'avais pas encore Maelström à l'époque. Non. Je n'étais toujours pas Vampire. Et pourtant, le combat dura plus d'une journée. Nous étions blessés tous les deux. Mais je réussi à le vaincre. Alors nous avons passé un accord pour éviter que je lui enlève la vie. Maintenant il est en moi. Et il ne s'est pas réveillé depuis longtemps. Le sang du loup lui a fait ouvrir les yeux. Des yeux fermés depuis plusieurs années. Je crois que je vais finir par céder.

Détrompez-vous. Je contrôle parfaitement cette bête. Seulement, quelques petites choses changent et le massacre devient horrible à voir. La bête n'a pas ma délicatesse. Je relevai les yeux pour regarder Aaron. Il chargea. J'évitai son coup tandis qu'il m'envoyait ensuite valser plus loin avant de me projeter dans les airs. Je m'écrasai sur le sol. Je ne me relevai pas tout de suite. Je vérifiai que tout mon corps était encore intact. Je passai un doigt sur ma joue et le levai jusqu'à mes yeux avant de lécher mon sang. Je me relevai, rassurée de n'avoir qu'une petite blessure sur la joue. Mais Aaron, là, j'ai un petit problème. Tu sais qui je suis et ça, ça va m'apporter des ennuis. Non. J'ai trouvé une solution. C'est bon. Ne t'inquiète pas, il ne te pourchassera pas.

Aaron tua une gentille petite fifille qui était entrain d'utiliser la magie. Je ne dirais pas ce que ça me fait à moi mais je sais que c'est très mauvais pour Aaron. Le démon qu'il a sorti ne doit pas apprécier ce genre d'accueil. Je le regardai boire le sang de la fille. Un large sourire étira mes lèvres. Tu te sent mieux ? Je l'ai toujours dit, le sang est très bon pour la santé mais à part les vrais Vampires, personne ne veut me croire. Je m'approchai de Aaron. Je fis deux pas avant de m'arrêter. Je sentis une douleur dans mon ventre et un grognement inhumain sortit de ma bouche. Je me tapotai le ventre et lâchai une phrase en souriant.

''Du calme Maurice.''

Je ne parlais pas à Aaron, non. Loin de là. Mais je vous rassure, il ne s'appelle pas Maurice. Tant mieux pour lui. Le pauvre. Il n'aurait pas pu tuer tant de personne avec un nom aussi ridicule. J'observai Aaron avec attention. Pour qu'il veuille absolument sortir, le sang du loup devait toujours être présent dans les parages. En tout cas, le nouveau Aaron n'en avait pas sur lui. Je pris Maelström est la jetai au dessus d'un bâtiment. Elle disparut à notre vue. Je patientais un moment avant de le sentir se calmer. Je relevai la tête et plantai mon regard dans celui de Aaron. Mes yeux étaient passés rouges sang, fendus par une pupille verticale. Un large sourire étira mes lèvres et découvrit des crocs comme ceux des loups mais vous savez, beaucoup plus grands, beaucoup plus pointus, beaucoup plus... Efficaces.

Je reculais de quelques pas et fléchis les jambes. Je chargeai à une vitesse hallucinante. J'évitai un coup, puis un autre. Je saisi son bras et couru dessus. Je sautai ensuite sur le sol. Pendant le saut, je me retournai et traçai une courbe sur son dos, avec mon ongle devenu une griffe noire. Il n'y eu d'abord rien puis l'estafilade libéra ses premières gouttes de sang. Rien de grave non. Je me remis en position. Je sautais et au dernier moment, je plongeai. Je passai entre ses jambes et attrapai une de ses chevilles. Je tirai violemment le pied vers moi. Pendant qu'il retrouvait son équilibre, je sautai sur son dos et le plaquai au sol. Mes pieds se posèrent ensuite de chaque côté de sa tête. Je fléchis les jambes et sautai. Créant deux trous dans le sol. Je ré atterris sur un toit. Je me reculai du bord. Maintenant, j'attendais. Consciente que le combat qui se déroulait en moi et à l'extérieur, n'était pas encore fini. Cette idée m'arracha un sourire. J'étais redevenue la vraie Kendra. Pas de trace de la bête. Je fermai les yeux et me arrêtai de respirer. Je me concentrai sur tout ce qui m'entourait. Prête à intercepter le moindre coup.